De sang froid
J'ai terminé le bouquin de Truman Capote, De Sang Froid,
découvert sur le tard, après plusieurs tentatives d'achat avortées - la
dernière en date, en septembre, gare Montparnasse, pour cause de
couverture trop abîmée. On se prendrait presque d'amitié, ou plutôt de
compassion, pour ces deux voyous qui franchirent la limite une nuit de
novembre en assassinant, pour 40 malheureux dollars et un poste radio,
4 membres d'une même famille. Malgré le sujet, il ne s'agit pas d'un
polar, mais plutôt - à mon sens - d'une entreprise d'humanisation de
deux paumés qui ont commis presque par hasard l'irréparable et d'une
nouvelle contribution au débat sur la peine de mort, mettant en
parallèle le quadruple homicide et son châtiment légal. Le ton de livre
reste pourtant très factuel, sans parti-pris, à mi-chemin entre le
documentaire et le roman.
Dans la foulée, j'ai enchaîné sur le film de
Richard Brooks, très fidèle au livre dans la forme et sur le fond, et
donc très bon. Le choix des acteurs pour interpréter les rôles de Perry
et Dick est excellent (surtout Robert Blake, excellent) ; en revanche,
John Forsythe m'a trop rappelé les épisodes de Dynastie
entraperçus dans le salon familial du temps ou les cheveux blancs me
faisaient encore rigoler. Et en 1967, il avait déjà le même visage en
plastique, les mêmes expressions figées. Dommage, surtout lorsqu'il
s'agit d'interpréter le détective Dewey.
" On " parle beaucoup mieux que moi (ici,merci beau blond) de ce superbe livre.
Me voici donc presque à sec. Plus de dvd ni de bouquin à découvrir. Ce soir, je ferai donc une halte à Saint-Lazare afin d'acquérir le déjà célèbre Les Bienveillantes de Jonathan Littell.